[Avent poétique 2019] 23 décembre

L’alligator

Un alligator me poursuivait
Et m’a mordu au cul.
Il avait la couleur d’un écran de téléphone
Éteint
Et le cri d’un train qui klaxonne.
J’avais beau grimper aux arbres
Pour lui échapper
C’est comme s’il volait.

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[Avent poétique 2019] 16 décembre

Abolir la frontière

C’est en rasant le bord du sentier
Qui est aussi la lisière du bois – où j’en suis sûr
Actéon subit les conséquences de son acte –
Que j’ai pressenti imprégné pour toujours
– sans pour autant oser m’y aventurer de peur d’y surprendre la déesse à mon tour –
La supériorité du profond animal végétal fongique entomique chaos en mouvement perpétuel
Du vivant
Sur l’apparente harmonie immobile donc instable
– n’est stable que ce qui ne se force ni n’est forcé à l’être –
Du droit chemin
La vanité de séparer les deux le sentier n’étant qu’une énième
Tentative bien que ridicule parvenue à ses fins
– dompter le vivant en s’en extrayant –
Lourde trop lourde de conséquences :
Si dans son bain Artémis chantait
Le prochain à se changer en cerf l’aura sûrement surprise
Pleurant recroquevillée sous une source glacée entre deux arbres.

Aktaion Karlsuhe 2
Source de l’image : http://doglawreporter.blogspot.com/2011/05/killers-of-actaeon.html 

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