Guy Gavriel Kay ou le médiéval-fantasmé : une lecture des « Lions d’Al-Rassan »

Guy Gavriel Kay ne s’encombre ni de magie ni d’épique à la Seigneur des Anneaux, ce qui est amusant venant d’un auteur qui a travaillé sur l’édition du Silmarillion, et je ne fais aucun jugement de valeur : sans lui vouer un culte, j’apprécie énormément l’univers de Tolkien et les univers médiévaux-fantasiques en général. Kay, cependant, se contente de raconter avec poésie et émotion la chute d’un royaume inspiré de l’Al-Andalus lors de la Reconquista, et des aventures du Cid Campeador, dans laquelle se mêlent intrigues politico-religieuses, dilemmes, combats, amour et bien d’autres choses…

L’imaginaire qui comble les manques : « Substance » de Claro

Dans une fine prose qui se cherche à l’instar de son protagoniste, Claro esquisse par touches et éclats poétiques une réflexion sur nos manques fondamentaux et les moyens d’y pallier, sur la mort et l’existence. Substance se présente, comme le dit la quatrième de couverture, en « livre des métamorphoses déguisé en farce funéraire, » c’est-à-dire comme un enchaînement d’épisodes (la séparation en 5 chapitres/actes n’est d’ailleurs pas sans rappeler la tragédie classique française de Racine, pour ne citer que lui) dans lesquels monologue Benoît sur son existence et les choses étranges qui s’y passent et comment il s’en sert pour pallier son propre manque : celui d’une substance.