Lectures : rétrospective 2019

Je ne suis pas forcément friand de ce poncif de la blogosphère qu’est de lister ce que j’ai lu dans l’année, mais dans un certain idéal de remise en question (en reparlant avec certain.e.s ami.e.s de certaines lectures que j’ai eu dans l’année, en y repensant aussi moi-même par après, constatant peut-être les limites de la critique à chaud, je me suis rendu compte qu’avec le recul j’avais nuancé sinon carrément changé mon avis sur ces lectures), j’avais envie de revenir brièvement sur chacune des lectures de l’année. Je ne les ai pas toutes chroniquées sur mon blog – par manque de temps, d’intérêt ou simplement d’envie. 

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Lecture : « L’homme qui mit fin à l’histoire » de Ken Liu

Une écriture brève et limpide pour expliciter en quelques phrases moult réflexions sur la science, l’histoire, la relation entre notre passé et notre présent, entre nous et notre héritage, entre nous et autrui, ou encore l’atrocité des pages les plus sombres de l’humanité, voilà en une centaine de pages extrêmement denses l’éventail du talent indéniable de Ken Liu dans ce vrai faux documentaire du futur sur un événement passé, qui confirme pour moi (osons le dire : prêchant à un converti) sa si bonne réputation. L’oeuvre brève mais intense d’un génie de l’humanisme contemporain et du sense of wonder.

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Lecture : « L’acacia » de Claude Simon

Ayant des échos autant de Proust que de Joyce, que bien d’autres encore, L’acacia est aussi un magistral exercice de polyphonie, tant le texte se plaît à décrire sur des pages et des pages chaque image évoquée et le plus de points de vue possibles sur cette image (il y a bien une histoire, mais elle est diffuse et confuse, n’a ni début ni fin à proprement parler, « n’est pas un roman balzacien », comme Claude Simon lui-même pouvait souvent insister dans ses entretiens) avec sa foule de variantes ponctuées par des « ou », des « ou encore », « ou bien », etc., et étant donné que je l’ai lu comme un Proust, un Joyce ou encore un Pynchon, c’est-à-dire un peu en travers (mais pas distraitement), follement, ne pouvant m’arrêter sur chaque détail (j’y serais encore dans Dieu sait combien d’années tant le texte de L’acacia est complexe et riche, car non seulement il y a des tas de variantes pour chaque image décrite et racontée, mais il y a aussi quantité de détails, d’anecdotes, de micro-récits, presque à outrance), je ne peux ou n’estime pas être capable d’en donner un commentaire qui soit satisfaisant, aussi me plais-je à écrire, comme je l’ai fait pour ma critiquepastiche d’Ulysse, un pastiche de la phrase fleuve de Simon, sans atteindre évidemment sa virtuosité dans le domaine. Je ne fais que m’amuser. 

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