Lecture : « La Survie de Molly Southbourne » de Tade Thompson

Ce qui est vieux redeviendra neuf, et le neuf deviendra vieux.

p. 24

Reprenant immédiatement où la novella précédente se terminait, La Survie de Molly Southbourne ouvre l’univers tout en refermant les boucles qui n’avaient pas été conclues dans Les Meurtres. Tade Thompson étoffe et nuance les réflexions sur la survie, explore les conséquences psychologiques sur la protagoniste des événements de la première novella, sort de la dimension très intimiste pour ouvrir et agrandir le lore de cet univers très particulier. On ne sait s’il y aura une suite ou non, mais ce serait dommage de s’arrêter en si bon chemin !

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Lecture : « Les meurtres de Molly Southbourne » de Tade Thompson

Rester en vie. Pourquoi ?

P. 79

Entre horreur corporelle, science-fiction et récit initiatique, Tade Thompson explore dans cette novella ténébreuse les mécanismes qu’on peut être prêt à mettre en place pour survivre, parfois nécessaires, parfois absurdes. On y décèle aussi en sous-main une affirmation sur l’auto-appropriation de son corps, notamment chez les femmes ; ainsi qu’une critique des expérimentations scientifiques dignes d’un apprenti sorcier : variation intelligente du mythe de Frankenstein. En outre, l’interview de l’auteur en postface éclaire la lecture concernant ses idées, les discours qui transparaissent derrière le texte et est simplement extrêmement inspirante.

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Lecture : 2666 de Roberto Bolaño

« Tous les cent mètres, le monde change, disait Florita Almada. Dire qu’il y a des endroits identiques à d’autres, c’est un mensonge. Le monde est comme un tremblement. »

2666, p. 652

Introduction

La quête obsessionnelle d’un groupe d’universitaires européens à la recherche d’un écrivain allemand reclus, les monologues intérieurs d’un universitaire mexicain, la recherche du scoop d’un journaliste afro-américain au Mexique, une atroce série de féminicides dans un double fictif de Ciudad Juarez, la vie du fameux écrivain allemand. Non pas livre-monde mais véritablement monde fait livre, l’oeuvre finale du géant latino-américain qu’est Bolaño s’efforce de multiplier les épisodes afin d’explorer, par de discrètes parodies et d’amusants pastiches, le plus de genres littéraires et de styles d’écriture possibles, mais aussi en quête d’une épiphanie. En cinq romans d’apparence autonome, mais reliés par des thématiques, des lieux, des personnages récurrents, 2666 explore les pistes ouvertes par une question primordiale sur laquelle nombre de ces œuvres aux ambitions de totalité ont buté : comment la littérature peut-elle dire les choses, leur absurdité, le mal, l’amour, le sexe, les horreurs de l’histoire – bref, comment la littérature, un roman, peut rendre compte de l’aventure humaine ?

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