Lecture : « La ménagerie de papier » de Ken Liu

« Nos esprits ont noué un contact, aussi bref et imparfait qu’il soit. Cette perspective ne rend-elle pas l’univers un peu plus doux, un peu plus chaud, un peu plus brillant, bref, un peu plus humains ? Nous vivons pour de tels miracles. »

La tension entre l’humain et la technologie par laquelle il redéfinit son monde et soi-même ; opposition et réunion de cultures divergentes, par la langue, par l’héritage et sa réception ; examen des conséquences de telle ou telle technologie mise en place dans la diégèse de la nouvelle, etc., le recueil de Ken Liu explore avec lucidité, sensibilité et sense of wonder nos humanités multiples, prises dans leurs rapports multiples à toutes choses dans l’Univers.

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Lecture : « Si le soleil ne revenait pas » de C.F. Ramuz

Préambule

Là où, en confinement, je vois nombre de proches, d’amis, d’internautes, qui établissent d’immenses listes de lecture ou de visionnage, qui projettent de lire ou relire un roman ou une saga fleuve de la littérature, qui apprennent quelque chose de nouveau comme les rudiments d’un instrument de musique, une langue, etc. ; où je vois aussi certains qui profitent pour ne rien faire, se détendre, se reposer, vivre tout simplement, je ne peux pas me permettre de me reposer, ni de lire une oeuvre fleuve, puisque je suis une grande partie de mon temps dans un EMS (l’équivalent suisse des EHPAD) dans le cadre d’une intervention de la protection civile du canton de Fribourg. N’ayant donc pas autant de temps que mes pairs pour lire, je profite de le consacrer à des formes plus courtes, comme la nouvelle ou la poésie (j’avance beaucoup dans La ménagerie de papier ou Le livre de l’Intranquillité et je parcours allègrement les différents recueils de poèmes que j’ai chez moi), je profite aussi de lire des romans plus courts comme celui qui est ici chroniqué, sans négliger ceux que j’avais déjà en cours, naturellement. Quoi que tu lises, quoi que tu fasses, amie lectrice, ami lecteur, je te prie de rester chez toi, pour le bien du plus grand nombre. Prends soin des autres et de toi-même.

Maintenant, place à la chronique de Si le soleil ne revenait pas.

Introduction

Chronique de la vie d’un village de montagne dans une atmosphère de fin du monde floue, le roman de Ramuz raconte sans réel drame, comme une tranche de vie, les vies des différents habitants de Saint Martin d’En Haut durant l’hiver 1936-1937, où le soleil est absent du fait de la localisation encastrée du village, où on ne voit l’astre que de loin, ou indirectement, sur les rares versants éclairés. Ce perpétuel crépuscule dans lequel sont plongés les habitants du village sert de prétexte à plusieurs symboliques et métaphores discrètes, parsemées par l’auteur dans un texte à l’impressionnant, et je pense central, souffle poétique. Quelques commentaires sur une lecture partie d’un coup de tête personnel… Lire la suite « Lecture : « Si le soleil ne revenait pas » de C.F. Ramuz »